Un entrepreneur béninois s’investit dans la lutte contre le coronavirus
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PAR KOSSI GBÊDIGA
[Cotonou, Bénin, The African magazine] La pandémie du coronavirus a été pour certains secteurs commerciaux tels que celui de la vente de gel à main, l’occasion d’or de faire de bonnes affaires. Certains vendeurs sans scrupule en ont profité pour gonfler les prix. Pour un jeune entrepreneur béninois, Thiani Sègni Capo-chichi, c’est l’occasion de faire du bien en fabriquant des masques et du gel vendus avec une faible marge bénéficiaire. “Ce qui me rendra riche viendra plus tard dans la vie,” confie ce jeune entrepreneur au magazine The African.
La société de Capo-chichi, Sègni Images Service, se spécialise dans la communication, spécifiquement la photographie et l’imprimerie. Mais l’éclatement de la pandémie du coronavirus, qui a suscité la peur au Bénin comme ailleurs—bien que le pays ait connu à ce jour seulement deux cas—lui a ouvert une autre voie, pas pour gagner de l’argent, mais plutôt pour porter assistance.

Fait peu étonnant: face à la pandémie du coronavirus, les populations ici se sont ruées vers les pharmacies pour s’approprier la seule protection disponible pour le moment, à part le confinement : les masques et le gel. En 48 heures, les pharmacies étaient en rupture de stock. “Étant jeune, et sachant que l’État ne peut pas tout faire, nous avons senti la nécessité de faire quelque chose,” nous confie Capo-chichi, avant d’ajouter :
“Notre but principal n’est pas de gagner de l’argent, mais d’aider nos compatriotes qui n’ont pas les moyens d’acheter des masques de pouvoir s’en procurer et en faire de multiples usages.”

La demande a flambé, mais la production s’est du coup compliquée.
Capo-chichi, un graphiste, web désigner et photographe de métier, ne s’y connait pas dans la couture. Aussi a-t-il eu recours à un couturier. Sauf que celui-ci a refusé l’offre sous prétexte que c’est trop ennuyeux de coudre les masques selon le modèle dessiné par Capo-chichi. Mais l’épouse d’un partenaire est venue à la rescousse, et notre jeune entrepreneur a recruté la main d’œuvre nécessaire pour lancer la production et satisfaire la demande croissante.
SE CONFORMER AUX NORMES DE SÉCURITÉ

Capo-chichi n’a pas voulu révéler tous ses secrets de business, et cela se comprend. Il a, toutefois, dit à The African que la matière qu’il a choisie pour les masques constitue une forte barrière contre le virus, sans irritation ou autres allergies. Le masque a une doublure adéquate pour filtrer, peut être réutilisé à plusieurs reprises, lavé et désinfecté après chaque usage. En somme, Capo-chichi affirme que ses masques sont conformes aux normes en vigueur dans les systèmes de santé : résistance à l’eau et l’humidité, sans rétrécir sous l’effet de la chaleur, au lavage à l’eau chaude.
“Ayant appris que ce virus ne résiste pas à la chaleur, nous conseillons nos clients de désinfecter leurs masques dans de l’eau chauffée à 100 degrés après chaque usage,” dit Capo-chichi.
Il nous dit également qu’il a bien fallu faire plusieurs ajustements, chemin faisant, pour améliorer la qualité du produit et satisfaire la clientèle.
LA SÉCURITÉ DU GEL “Protect+”
Il a fallu qu’ici aussi Capo-chichi franchisse quelques obstacles pour s’approprier les matières premières pour obtenir un produit efficace capable d’éloigner le virus. Parmi ces obstacles il y’a eu le refus des pharmacies de vendre certains produits sans ordonnance, vu surtout les grandes quantités demandées. Toutefois, notre jeune entrepreneur n’a pas voulu prendre un raccourci. Il tenait, au contraire, à respecter strictement les normes de l’OMS dans la production du gel hydro alcoolique. Enfin de compte, dit-il, “grâce au concours de certaines personnes de bonne volonté, tout s’est bien passé.”
L’emballage adéquat pour le gel a fait monter les coûts de production. Mais Capo-chichi s’empresse de nous rappeler que l’objectif principal n’est pas de gagner de l’argent, mais de combattre un ennemi invisible redouté par tout le monde.
Déjà, notre jeune entrepreneur pense à produire assez de ces armes contre le covid-19 afin de pouvoir les exporter vers d’autres pays africains… s’il en trouve les moyens financiers.

Capo-chichi ne cache pas sa fierté d’avoir trouvé une solution locale et pratique à un mal d’envergure mondiale. Il cite en souriant un proverbe béninois:
“C’est avec le bâton qu’on a qu’on tue un serpent. Pas question d’aller demander au voisin. Notre bâton, c’est ce produit que j’ai nommé ‘Protect+.‘